The Bubble
De l'eau sur le feu. Elle fait des bulles, elle bout. De l'eau froide, qui s'agite, incandescente. Froide.
Dans la poitrine, là, j'en tremblais, de l'eau incandescante, bouillante et froide, un sentiment pur, liquide, aucun mot dans la tête, rien, du vide, cela sonne creux. De la colère pure, liquide. Appliquée à rien, sans objet, sans raison, juste de la colère. Je ne n'en veux à personne, et il n'y a rien à faire, pas de mots, pas de raisonnements. Juste de la colère, incandescante, brulante. Les poings serrés. J'en tremblais. Et les yeux qui se ferment tellement fort que des larmes en coulent, découlinent, sans aucun interêt. Je m'en fous. Je me fous de tout. Les larmes, en désordre, essuyées d'un geste rageur avant qu'elles n'atteignent la bouche - c'est salé, je n'en veux pas. Colère liquide, de l'eau qui bout dans ma poitrine, des bulles, les ongles enfoncés dans les poings, je tremble - colère.
Personne ne m'a jamais vu en colère, pas même moi. Si j'avais su où la diriger ma colère...
En vrai, elle se serait effondrée, brisée comme une vague sur une digue, explosée. Et puis je suis sortie du cinéma, il a bien fallut s'arrêter de pleurer, arrêter de concentrer, focaliser cette colère, ils n'auraient pas compris. Et machinalement, par les rues bizzarement fraîches, reprendre un chemin, toujours brûlante, tremblante de colère. Esseulée.
Et puis, juste enervée. Mais la colère est toujours là, elle peut ressurgir à tout moment,il suffit de penser aux images. Je ne veux même pas savoir ce que c'est, que cette colère.
Une robe fraîche comme de l'eau sur mes paupières, comme le bruit d'un ruisseau.
Les maisons sont vieilles, délabrées, il paraît. Mais la ville est belle, très belle, avec ses maisons jaunes et le ciel bleu, écrasée de chaleur et pourtant pleine de l'entousiasme des festivaliers. Elle est très belle, je vous dis.
Avec la chaleur, la torpeur, c'est impossible de ne pas s'endormir.
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